ESSAIS POUR FICHES.

La brume se propage sur l'île, elle englobe le paysage comme un épais manteau de fumée. La nuit est tombée, les derniers passants se pressent pour rentrer, chacun n'a qu'une hâte : quitter ces rues aux allures fantomatiques pour retrouver la chaleur de son foyer. Oh pourtant, ce climat n'a rien d'exceptionnel ici ... non, en réalité le brouillard, si épais soit-il est monnaie courante. Aucune peur dans les cœurs, juste l'inconfort du froid et de l'humidité venant de l'océan si proche. Aucune crainte non ... et pourtant.

Au bout de la rue, l'homme ferme ses volets. Comme chaque soir, il vérifie chaque porte, puis chaque fenêtre avant de verrouiller le volet métallique faisant résonner un bruit aigu dans la rue. Réflexe étrange, il jette un œil à droite, puis à gauche avant de tourner la clé, puis de souffler en se sentant soudainement en sécurité chez lui, enfermé dans sa librairie ... le travail de toute une vie racontera t-il à qui veut l'entendre. Il fait quelques pas à travers les rayonnages, quitte la boutique en passant l'épaisse porte de bois où se trouve accroché un écriteau "PRIVATE" et rejoint la cuisine où déjà siffle la vieille théière qu'il retire du feu pour en verser un peu dans une tasse de porcelaine. C'est à ce moment précis, que retentit cette musique. D'où vient-elle ? Le libraire l'ignore. Il repose alors sa théière pour retourner dans la boutique, appuyant sur l'interrupteur pour allumer une lumière ... qui reste étrangement éteinte. Un rire. Une odeur étrange. Un coup violent à l'arrière du crâne, le libraire ne reverra plus jamais la lumière.

Au petit matin, la petite ville est agiter. Monsieur Patterson est mort et ce que les habitants ignore encore à cette heure c'est que le bonhomme à été assassiné. Son corps a été retrouvé baignant dans une marre de sang mélangé à de la poudre d'or qui semble t-il a été parsemé sur le cadavre. Sur une table a été retrouvée une vieille boîte à musique ainsi qu'un morceau de papier jaunis, parfumé à la rose et marqué d'un E parfaitement calligraphié. Ceci, est le premier meurtre de l'histoire de l'île ... et il ne sera sans doute pas le dernier.