« toi, le chanteur de K-pop, viens aider ma copine » (philaé)

C'est le bordel depuis ce matin. C'est bien la première fois que tu vois le camp autant sans dessus dessous depuis que t'es ici, et autant le dire Hwan, ça fait un sacré moment que t'es arrivé au château. Cet endroit avait un côté sécurisant auquel il était très facile de s'habituer, presque au point d'en oublier le monde extérieur et ses horreurs parfois. C'est probablement pour ça que tu faisais parti des volontaires pour aller à l'extérieur, tu étais de ceux qui ne souhaitaient pas perdre pied avec la vérité et tu t'imposais la compagnie des morts à chaque fois que c'était nécessaire pour le camp. Il fallait dire que tu n'avais jamais été du genre passif … très tôt, ton rêve, ça avait été l'armée. Tu n'avais jamais eu peur du combat. Jamais. Et tu avais parfaitement conscience que Bacon's Castle avait besoin de gens comme toi pour prendre soin des autres … C'était comme ça, maintenant.

L'enlèvement de ces femmes avait provoquer un véritable raz de marée ici. Et c'était peu dire. Au départ, tu t'étais directement porter volontaire pour partir à la poursuite de ceux qui avaient eu l'audace d'entrer ici par la force et de ruiner les efforts de ceux qui avaient contribuer à rendre cet endroit imperméable aux rôdeurs, cependant, il avait fallu que tu y renonces et tu t'étais plutôt concentré sur les réparations et le fait de se débarrasser définitivement de tous les morts vivants qui avaient pu se faufiler à travers la brèche. Pour être honnête … ça avait pris la journée, et tout ça, sous un soleil de plomb.

C'est après avoir fait un dernier tour du domaine, et avoir vider un bon seau d'eau sur ta tête que tu reviens enfin du côté de l'entrée principale. En entendant les coups de klaxon, tu t'arrêtes, tu regardes la porte s'ouvrir, la jeep qui rentrer et la jeune femme qui descend, suivie d'une autre, tu soupires, soulagé de constater qu'au moins deux des femmes enlevées avaient pu être récupérées et sauvées, tu penses brièvement à Eden et puis, tu t'avances, lentement, passant à travers la foule de curieux qui s'est amassée autour de la voiture. C'est là que cette voix retentit … et tu ne sais pas trop pourquoi tu te retournes, mais quand tu fais face à la petite brune, tu comprends clairement que c'est à toi qu'elle s'adresse. Toi. Un chanteur de K-Pop. Quel cliché. A tel point que ça te fais sourire, et souffler du nez. Visiblement, après tout ça, elle a encore le courage de faire de l'humour, c'est que ça doit aller. Tu approches sans un mot, et tu viens passer ton bras dans le dos de la jolie rousse, te baissant légèrement pour lui permettre de s'appuyer sur toi. « Appuyez-vous, je vous emmène à l'intérieur. La petite fille est avec le vieux. » Par le vieux, tu entends évidemment le doyen du campement, celui qu'ici, tout le monde considère comme le Chef, le Maire. C'est lui qui prends les décisions. Celui qui a toujours le dernier mot. « Vous pouvez marcher au moins ? »

♪ hold me and tell me, is love an addiction, an overdose ? I'm falling deeper into it... ♫

La voiture s’est arrêté, je voudrais bondir hors de la voiture et rejoindre Skye, mais j’en suis tout bonnement incapable de bouger, je réagis d’ailleurs à peine quand je vois Lilas poser sa main sur le bras de Jeremiah, ce dernier est complètement renfermé et je sais qu’il doit envie de retourner la terre entière pour retrouver ceux qui nous ont enlevé. Lilas semble avoir retrouver en partis ses esprits et elle gère notre arrivée d’une main de maître. Elle ouvre sa portière et sa manière d’appeler une personne me fait doucement sourire alors qu’avec une grimace de douleur j’ouvre la portière. Au moment où je descend nos regards se croisent et je lui fais un petit sourire pour lui montrer que tout ira bien, qu’elle n’a pas à s’inquiéter pour moi, qu’on se parlera plus tard.

Je sursaute quand une main se glisse sur mon dos, m’apportant un soutien plus que bienvenue, pourtant quand une voix s’élève à côté de moi, je sens mon corps se tendre alors que je me rend compte que Lilas m’a envoyer dans les bras d’un homme. Seulement, je suis incapable d’avoir une réaction plus forte que ça, tout comme je ne suis pas en colère après elle. Il se penche légèrement pour que je puisse passer mon bras autour de son cou, et si j’hésite une seconde ça ne dure pas et je fais glisser mon bras très lentement. Sa voix était douce, calme et posé, je n’ose pas vraiment le regarder, pourtant, quand il parle de Skye je finis par tourner la tête et mon coeur bondit dans ma poitrine, me retrouver si proche d’un inconnu est terrifiant, même si je ne réagis pas, mais je ne peux pas me mentir, je le trouve aussi très beau. Merci ! J’ai l’impression de passer ma vie à remercier les gens qui me viennent en aide, je suis tellement fragile, inutile. Je soupire doucement, ce n’est pas le moment d’avoir ses pensées, je dois être forte, je dois aller voir Skye. Elle va bien ? Je n’ai même pas conscience qu’il y a du monde autour de nous, pour la simple et bonne raison que je me focalise totalement sur la marche, chaque pas m’envoie comme une brûlure dans la plaie et je grimace, mon champ de vision semble réduit et j’ai hâte de pouvoir m’allonger et dormir.

Je fais un premier pas, vacille, mais il me tient bien et je ne tombe pas, même si du coup il s'inquiète. Est ce que je vais pouvoir marcher, j’espère, il le faut. Alors je le regarde de nouveau, pas dans les yeux cependant, ça c’est un des restes de ma captivité, ne jamais regarder les hommes dans les yeux, mais je lui souris. Si vous n’êtes pas pressé, je crois que je pourrais y arriver. Bon là je fanfaronne un peu, je suis sur que je n’y arriverais pas et d’ailleurs ça ne loupe pas, car nous sommes arrivés sur le perron que mes jambes me lâchent finalement et je m’accroche désespérément à lui alors qu’un cris de douleur m’échappe. Je sens la plaie se rouvrir légèrement et la douleur me donne presque la nausée. Je pose ma tête sur son épaule oubliant soudain ma peur et respire profondément.

junne.

Tu sais quoi, Hwan ? T'as tellement été en mouvement toute la journée, quasiment en non stop que là … cette fille te donne l'impression de peser une tonne. C'est terrible, hein, parce qu'au final, elle ne fait que s'appuyer sur toi pour marcher un peu mais … ouais, t'es pas non plus au top du top de ta forme, alors, t'as presque l'impression de te traîner un poids mort. Le truc, tu vois, c'est que ta maman t'as appris la politesse et la galanterie, du coup, tu as beau être littéralement au bout de ton existence, la chaleur à beau te monter à la tête et tu as beau rêver de t'allonger pour dormir pendant des heures et bah tu la ferme quand même. Tu supportes. Tu fais même de ton mieux pour l'aider au maximum à rejoindre la porte. « Elle va bien. » Elle ne peut qu'aller bien, ce vieux fou à toujours un faible pour les enfants, un vrai papy gâteau. Tel que tu le connais, il a du prendre le plus grand soin de cette enfant et tout faire pour la rassurer en l'absence de sa mère, du coup, tu ne te fais pas trop de soucis à ce sujet.

Tu tiens le coup. Ouais, du moins tu essayes, même si tu sens bien qu'elle faiblit à chaque pas. Tu ne sais même pas dans quel état elle est exactement, ou si elle est blessée. Tu as vu du sang, c'est certain, mais c'est tout. La montée des escaliers est un véritable enfer, autant pour elle que pour toi. Encore une fois, tu te tais. Tu n'es pas en position de te plaindre, cette femme à du vivre l'enfer, tu peux bien endurer pendant encore quelques minutes pour l'aider à se poser tranquillement quelque part. Cependant … une fois en haut des marches, sur le perron, juste devant la porte, tu la sens littéralement chuter. Ses jambes lâchent et dans un réflexe habituel chez toi, tu la rattrapes de justesse, passant tes bras autour d'elle pour l'empêcher de glisser et de se faire plus mal encore. Tu restes comme ça un instant, tandis qu'elle s'appuie sur toi, tu la laisses respirer mais tu sais qu'attendre qu'elle se redresse ne sert à rien. « Permettez, je vais ... » Ta phrase, tu ne la termines même pas, et d'un geste probablement un peu brutal, tu la tires vers le haut avant de la faire basculer pour la soulever du sol. Tu as probablement du lui faire un peu mal, mais tu crains de finir par la lâcher alors finalement, bousculant un homme qui se trouve sur ton passage, tu reprends ta route le plus rapidement possible.

Ce n'est qu'une fois dans le couloir que tu baisses les yeux vers elle, ta main est humide de sang, et du sang frais, aussi, tu comprends qu'elle est blessée, et pas qu'un peu. « Je suis désolé, votre fille va devoir attendre un peu … je vous dépose au docteur. » Vu la quantité de sang, la blessure n'est pas anodine, elle pourrait s'infecter, ça pourrait se compliquer, alors … non, tu ne lui laisses pas le choix et tu fonces vers l'infirmerie, poussant la porte de l'endroit d'un coup d'épaule, tu pénètres dans la large pièce vide et tu déposes la rouquine sur un lit avant de souffler un grand coup et de t'appuyer contre une armoire. « Où est-ce qu'elle est encore passée ? » Dans un moment pareil, elle devrait être ici, non ?