Let me find you and protect you

♪ hold me and tell me, is love an addiction, an overdose ? I'm falling deeper into it... ♫

Grâce à une jeune femme, nous savions la direction qu’avait pris les kidnappeurs, ainsi quand il avait été temps de se mettre en route, nous n’avions pas hésité une seconde. Jeremiah avait pris sa jeep et moi j’avais pris une des voitures du domaine. Au début nous nous suivions, de toute façon, il n’y avait qu’une voie principale et nous pensions qu’ils n’étaient pas du coin. Pourtant, au bout de quelques heures nous n’avions pas eut le choix quand deux directions s’offrèrent à nous. Jeremiah pris la gauche et moi la droite. Ce n’était peut être pas le plus intelligent de se séparer, je le savais, mais il fallait couvrir le maximum de terrain, alors nous n’avions absolument pas hésiter. Ma mâchoire était crispé, je fixais l’horizon espérant trouver une trace de leur présence, rageant et pestant contre le temps que l’on avait perdu quand il avait fallut repousser les zombies, quand l’un du groupe de Jeremiah s’était fait mordre, puis quand il avait fallu calmer tout le monde et finalement, leur ordonner de rester pendant que nous partions. Des heures s’étaient écoulés, si seulement nous avions pu partir tout de suite, alors, j’étais certains que nous aurions eut le temps de les rattraper.

La route était désertique, il n’y avait quasiment pas de carcasse de voiture ou alors elles étaient poussées le long de la route comme si quelqu’un les avaient déposé là pour pouvoir mieux circuler, je notais cette pensée dans un coin de ma tête, sur d’y revenir quand le moment s’y prêterais plus et soudain… je pilais quand une silhouette sortit d’entre deux voitures, je manquais de peu de la percuter et la regardais les yeux écarquillés. Elle ne sembla pas me voir, ou pas me reconnaître, elle sourcilla à peine alors que j’avais faillit la renverser, elle continua juste de marcher et je restais un instant immobile.

Eden, elle était là devant moi, mais quelque chose clochait évidemment, elle avait contourné ma voiture et continuait sa route vers une destination inconnue. Sans attendre, je sortie de la voiture, laissant le moteur tourner et je me dirigeais vers elle en courant. Eden ! Eden !” Je la rattrapais, prenant son bras pour la faire s’arrêter et la tournant vers moi, mon regard analysant sa personne, cherchant toute trace de blessure apparente. ”Tu vas bien ?” Puis sans attendre je l’attirais vers moi, la collant contre moi et la serrant dans mes bras, je sentais mon coeur accélérer, je l’avais retrouvée, elle n’allait pas bien, je m’en rendais compte, mais elle était là vivante et je l’aiderais autant que je pourrais.

junne.

Tu peux le faire, Eden. Tu peux y arriver. Tu le sais, que tu es capable de t'en sortir, parce que, ce n'est pas la première fois que tu te retrouves seule à l'extérieur, sans rien, sans personne. Ce n'est pas la première fois que tu es complètement perdue. Pas la première fois non plus que tu te fais agressée, et que tu es désorientée. En revanche … ton état d'esprit actuel, ça, effectivement, c'est une grande première. A vrai dire, tu n'arrives plus à te concentrer, ou à réfléchir correctement, tu es comme un automate, à tel point que tu t'étonnes même d'avoir réussi à sortir sans encombre, sans être poursuivie, agressée, ou retenue. Tu as l'impression de n'avoir fait que marcher, droit devant, encore et encore, tu te sens comme si tu venais d'éviter une volée de balles sans même le faire exprès. Et … Et rien. C'est vide. Tu ne sais pas où tu dois aller. Tu ne sais pas ce que tu dois faire, encore moins ce à quoi tu dois penser, exactement. A ta survie ? A un moyen de retrouver le château peut-être ? Ou à ce bébé dont tu viens d'apprendre l'existence de la pire des manières ?

C'est sur cette dernière pensée, que tu es focalisée. Ce n'est pourtant pas le moment, Eden. Pourtant, tu te poses un milliard de questions. Comment tu vas faire ? Est-ce qu'être bêtement tombée enceinte au beau milieu de la fin du monde ne va pas être ta condamnation à mort ? Est-ce que ça signifie que tu vas devoir … avoir ce bébé ? Accoucher ? Comment est-ce que tu vas pouvoir t'occuper d'un enfant ? Comment même pourrais-tu infliger un tel monde à ton propre enfant, en vérité ? C'est terrible. Tu n'as même jamais songer à devenir maman un jour. Un long soupire s'échappe de tes lèvres. Tu erres. Tu ne fais que marcher, lentement, tu zigzagues à travers les voitures entassées sur chaque côté de la route. Tu as pris une direction au hasard, et tout est affreusement silencieux. Pas un grognement. Pas un cri. Simplement le vent qui siffle à travers la ferraille, qui fait grincer une portière laissée ouverte. A croire que l'univers à décider de te laisser ce moment de calme et de répit … un moment interrompu par cette voix qui appelle ton prénom et à laquelle tu ne réagis même pas, du moins, pas avant qu'on ne vienne se saisir de ton bras et qu'on te force à te retourner. Et avant que tu ne comprennes tout. Avant que tu ne reprennes pleinement tes esprits, aussi, te voilà dans ses bras. Il te sers contre lui, et tu respires son odeur, celle qui n'appartient qu'à lui et que tu connais par cœur. Et là, là … c'est comme si quelqu'un venait d'ouvrir subitement les vannes. Tes larmes se mettent à couler le long de tes joues, elles s'échappent encore et encore, un torrent qui n'en finit plus et qui mène aux sanglots. Tu pleures. Tu relâches subitement la peur, le stress, la pression. Comme si tu t'étais emmurée, enfermée, comme avant, lorsque tu étais seule. Ça avait toujours été ton seul et unique moyen de défense, une arme que tu avais abandonnée lorsque tu l'avais rencontrer, parce qu'avec lui, tu le savais, tu n'en avais pas besoin.

« Tu m'as retrouvée ... » Comme si tu en avais douter. Tu le savais. A la minute où tu avais pris conscience des choses, de cet enlèvement, de la situation, tu avais su qu'il viendrait te chercher, qu'il ne t'abandonnerais pas à ton sort. « Mais ... » Et tu recules, brusquement, tu te mets à regarder tout autour de toi, sans reconnaître la moindre parcelle de paysage, tu ne vois même plus les bâtiments d'où tu viens. « Où sont les filles ? Tu les as vues ? Est-ce qu'elles vont bien ? »

♪ hold me and tell me, is love an addiction, an overdose ? I'm falling deeper into it... ♫

Je la serrais contre moi aussi fort que possible alors que je sentais ses larmes humidifier mon t-shirt, alors que je sentais ses épaules tressauter au rythmes de ses sanglots. Je ne la lâchais pas, caressant avec douceur son dos, lui laissant le temps dont elle avait besoin pour expulser tous les sentiments qui l’avait envahit. J’étais concentré sur elle, mais comme toujours, je gardais un oeil sur notre environnement, je ne voulais pas me faire surprendre par un rôdeur ou par ceux qui l’avait enlevé. J’avais l’impression de pouvoir enfin respirer, comme si depuis l'enlèvement j’étais resté en apné et c’était surement un peu le cas, car je ne sais pas comment j’aurais réagi si je ne l’avais pas retrouvé. C’était un pur coup de chance je le savais, un heureux hasard qui me faisait poser énormément de question, mais qui allait devoir attendre avant de trouver une réponse. En premier lieu, je devais m’assurer qu’elle allait bien, puis je devais la ramener au château, j’espérais que Jeremiah aurait de la chance et trouverais Philaé et Lilas. J’hésitais un instant sur la marche à suivre, continuer la route en espérant tomber sur l’une d’entre elle, ou bien rentrer directement.

C'était maintenant les pensées qui me traversaient la tête, alors qu’elle pleurait toujours dans mes bras, que je lui caressais lentement le dos et que je me laissais même à déposé un baiser au sommet de son crâne. Puis finalement, elle releva la tête, je lui souris tendrement en dévisageant chaque trait de son visage. Elle prit la parole et je souris encore plus fort. ”Evidemment, je te l’avais dis que je te retrouverais toujours.” Ce n’était pas la première fois que nous nous perdions, mais une fois encore, nous avions réussis à retrouver le chemin de l’autre. Je voudrais l’embrasser et la garder dans mes bras encore et encore, mais soudain, elle se recule, je la laisser quitter mon étreinte et je l’observe regarder autour d’elle, je fais même pareil, cherchant ce qu’elle pourrait vouloir trouver. Il ne faut pas longtemps avant qu’elle ne dise le fond de ses pensées et je soupire à nouveau. Je pose alors mes mains sur ses épaules et les frotte doucement. ”Jeremiah et moi, on est partis dès que possible à votre recherche, on a dû se séparer et il couvre un autre partie de la région. Pour le moment tu es la seule que j’ai croisé.” Ce n’est certainement pas ce qu’elle voudrait entendre, mais je ne peux pas lui mentir. Mes mains remontent lentement pour prendre son visage en coupe et je dépose un baiser sur son front. ”Avant tout, on va aller dans la voiture, tu es toute blanche.” Elle ne semblait pas aller bien, je tentais de me montrer calme, doux, serein, mais je bouillais à l’intérieur, j’avais des dizaines de question, mais il était hors de question de la brusquer.

Je passais mon bras autour de ses épaules et lentement, je la guidais vers la place du passager. Je l’aidais à s’asseoir avant de faire le tour de la voiture pour m’installer derrière le volant. Là je pris une bouteille d’eau que j’ouvris avant de lui tendre. A cet instant, je m’étais remis dans la peau de l’agent du FBI. ”Est ce que tu vas bien ? Il ne t’ont pas…” Bon mener un interrogatoire était quand même plus facile quand vous n’étiez pas fou amoureux du témoin. Je me mordis la lèvre un instant, ses mots là, je n’arrivais pas à les prononcer, c’était trop dur à osé imaginer. Je soupirais alors, les mains crisper sur le volant, bien que je n’ai toujours pas démarrer la voiture. ”Tu te souviens de quoi ? Est ce que… tu peux me raconter.” Je tournais la tête vers elle pour la regarder avec tendresse, mais aussi avec sérieux.

junne.

Ça te fais du bien de pleurer. Tu en avais besoin, vraiment besoin. Ton père te l'avais toujours dit, que retenir ses larmes n'était jamais bon, qu'il valait toujours mieux les laisser couler, et se tarir toute seule. Là dessus aussi, ton père avait eu raison. Mais pour le coup, Eden, c'est loin d'être suffisant. Pleurer allège un peu ton cœur, c'est une évidence, mais tu as bien trop en tête aujourd'hui pour que ce soit la seule et unique chose dont tu ais besoin. Tu as besoin de parler, aussi. Tu as probablement besoin d'être rassurée. En fait, tu as besoin de partager le fardeau de la nouvelle que tu as apprise et … Et tu ne sais même pas si c'est avec Isaïah que tu dois le faire. Une part de toi ne cesse de te répéter qu'il est la seule et unique personne à qui tu dois en parler, et pourtant, tu ne peux pas empêcher l'autre part de toi-même de douter. De craindre sa réaction. C'est stupide. Et à la fois, c'est normal.

C'est probablement pour éviter de penser à toi, et à ce bébé, que tu te mets à aborder le sujet des filles. Tu es comme à bout de force, c'est comme si ton corps était vidé de son énergie mais … il faut quand même que tu poses la question et la réponse est loin d'être satisfaisante, ou rassurante. Loin de là. Au fond, tu espères que Jeremiah ait pu les retrouver, qu'elles soient ensemble, qu'elles soient en vie, saines et sauves. Et tu te laisses guider jusqu'à la voiture sans un mot de plus, tu marches lentement, jusqu'à te retrouver assise sur le siège passager. Tu prends une grande inspiration, le temps qu'Isaïah vienne s'installer au volant, et puis lorsqu'il est à côté de toi, tu viens boire de longues gorgées de la bouteille d'eau qu'il te donne. Après ça, tu t'enfonces un peu dans ton siège, et tu appuies ta tête contre le siège. « Je vais bien, personne ne m'as touchée. » Tu as immédiatement compris le fond de sa question, ce n'était pas bien compliqué, à la manière dont il s'est brusquement arrêter de parler, tu as pu deviner les derniers mots facilement. Tu tournes alors la tête dans sa direction pour l'observer. « Je crois qu'on a été droguées et … quand je me suis réveillée, j'étais avec les autres filles dans une espèce de cage. » Un truc solide, d'ailleurs. Avec de vrais barreaux énormes, et une serrure qu'il aurait été bien difficile de déjouer tant elle avait l'air récente et résistante. Rien à voir avec les vieilles cages au sous-sol du château, celles avec les barreaux rouillés et les vieux cadenas dont on pouvait se débarrer d'un coup de marteau. « Je sais pas ce qu'ils voulaient, ils … ils allaient nous faire subir une intervention. Il y avait au moins un médecin. Elle a parlé de ponction lombaire, d'électrochoc et elle voulait me faire une ami-- » Tu t'arrêtes. Tu te souviens parfaitement du mot, Eden, même si tu ignores complètement de quelle intervention il s'agissait, et ce qu'elle allait vraiment te faire, tu te souviens parfaitement qu'elle a associer le bébé à ça, alors, tu te tais pendant un instant. Ta gorge s'est serrée à nouveau. Il te faut quelques instant pour souffler un grand coup. « Je sais même pas ce qui s'est passé exactement, tout à coup, c'était l'anarchie, ils se sont tous dispersés, la cage s'est ouverte, je me suis retrouvée dehors alors j'ai marché. C'est tout ... » C'est tout. Ou presque.